Concordat de Worms

Concordat de Worms

Le 23 septembre 1122, la signature d'un concordat entre le pape Calixte II et l'empereur allemand Henri V met fin à la querelle des Investitures.
Un demi-siècle plus tôt, le pape Grégoire VII avait tenté d'enlever aux souverains d'Occident le droit de nommer des laïcs à des fonctions d'évêque ou d'abbé.
Sa réforme avait occasionné un violent conflit avec l'empereur d'Allemagne qui s'était terminé sur le pardon de Canossa et la défaite du pape.
Avec le concordat signé à Worms, en Rhénanie, entre le pape Calixte II et l'empereur Henri V, il est enfin convenu que les évêques du Saint Empire romain (grosso modo l'Allemagne et l'Italie actuelles) recevraient une double investiture.
L'investiture de l'Église «par la crosse et l'anneau» confère aux évêques l'autorité ecclésiastique. Celle de l'empereur, de type féodal, leur garantit la possession d'un fief (car aucune autorité n'est concevable à cette époque sans une autonomie matérielle).
Cette affaire moyen-âgeuse paraît très éloignée de nos préoccupations. Elle eut néanmoins une grande importance dans notre Histoire car elle rendit l'Église plus indépendante du pouvoir féodal et elle officialisa en Occident la distinction entre le domaine spirituel et le domaine temporel.
Cette distinction a joué un grand rôle dans la maturation politique des États européens. Elle ne va pas de soi... comme le savent bien les chrétiens orthodoxes et les musulmans.


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